Pauvre de nous

Pauvres de nous

A lire la presse, à entendre le personnel politique, et pas seulement le national, à écouter les « verbatim » de nos voisins, de certains membres de nos entourages, je me demande où vont la France et les Français. Ce n’est pas un scoop que la France est en crises (économique, politique, culturelle, spirituelle) et qu’elle a très mal à son « Vivre Ensemble ».

Mais la crise des migrants ! C’est le pompon ! Ca sent la crise de nerf, la « nervous breakdown » ! La panique !

Quelques exemples venant de tous bords :

A droite on veut accueillir les réfugiés chrétiens, sinon on en appelle au grand déferlement, au grand remplacement pour refuser l’entrée des demandeurs d’asile (abusivement appelés réfugiés) et on traite de gauchistes laxistes tous ceux qui pensent autrement….et Sarko fait du Sarkozy

A l’extrême droite c’est la même chose en pire (les frontières craquent entre la droite et l’extrême droite). C’est l’intox : Ménard à Béziers falsifie des photos. Des mensonges sont fabriqués pour faire peur : on va expulser des locataires pour faire entrer les migrants, on va offrir 1000 maisons à Roubaix pour des réfugiés, ou encore la photo du petit Aylan est un montage complotiste.

Ailleurs on veut accueillir dans la fraternité la plus fraternelle tous les arrivants sans exceptions, dans la joie et la bonne humeur, chez soi (plutôt chez le voisin d’ailleurs).

Encore ailleurs les communes disent oui à l’accueil d’autres non tout cela dans le désordre l’improvisation, l’amalgame les plus complets.

Et les français dans tout çà, angoissés, désorientés, partagés, ils sont donc souvent repliés sur eux-mêmes et leurs familles.

Cela montre bien si c’était encore nécessaire, l’état de doute dans lequel se trouve la France en cet automne 2015. Cela explique en particulier la différence de traitement de cette question entre la France et une Allemagne qui croit en elle.

Et pourtant ! A analyser froidement :

- 24 000 migrants sur 2 ans (soit 12 000 par an) sont à comparer aux:

- 64 000 demandes d’asile en année ordinaire

- pas loin de 10 000 migrants à Calais largement livrés à eux-mêmes.

Une question s’impose donc : en quoi diffèrent ces nouveaux demandeurs d’asile des précédents qui proviennent pour l’essentiel des mêmes pays qu’eux et qui sont pris en charge par l’Etat et les associations dans l’indifférence générale ?

Instrumentalisation des médias ? Exacerbations et amplifications des problématiques en période pré-électorale ?

Emergences de craintes, d’angoisses sous-jacentes travaillées par le FN qui font surface à cette occasion ?

Irresponsabilité des leaders d’opinons ?

Tout cela vraisemblablement.

 Et pourtant les solutions existent, elles sont simples : il suffit d’appliquer la loi et se donner des moyens qui aujourd’hui ne sont pas (et de loin) ceux qui aujourd’hui mettent en danger les finances de l’Etat.

-         Doubler le nombre de place de CADA (centre d’accueil des demandeurs d.’asile) permettrait de résoudre la question des migrants de Calais, de résorber les demandes d’hébergements des actuels demandeurs (qui vivent souvent à la rue) et d’accueillir les demandeurs de Syrie et des autres zones de conflit dans le monde.

-         Pendant la mise en place de ces mesures demander comme le fait le gouvernement, aux communes, à des associations, à des particuliers d’assurer un accueil de transition. Répartis sur toute la France la charge est faible.

-         Faire respecter fermement et dignement les OQTF (Obligation de quitter le territoire Français) dès lors que tous les recours ont été rejetés par la justice.

C’est simple, et sans les déformations, les mensonges de la droite alignée sur l’extrême droite  d’une part et les surenchères des fraternels de la Fraternité d’autre part la question de l’accueil des migrants deviendrait sans objet.