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Le Blog de Henri REDIER
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Le Blog de Henri REDIER
3 septembre 2015

Tourisme Réformiste

Tourisme Réformiste

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Cette année en guise de vacances alors que d’autres visitaient le patrimoine d’ici ou d’ailleurs, crapahutaient en montagne ou encore se bronzaient au bord de l’eau, avec une petite dose de masochisme il faut le reconnaître, j’ai tâté du tourisme « réformiste ».

Car en cet été 2015, pour se faire une idée de la galaxie réformiste il faut se démultiplier.

Je suis donc allé à Léognan à côté de Bordeaux rencontrer le pôle des réformateurs avec en invités principaux Emmanuel Macron et Elie Cohen, ensuite à la Rochelle j’ai assisté à la réunion des « Besoin de gauche » les amis de Pierre Moscovici et retrouvé mes amis des « réformistes solidaires ». Je regrette par ailleurs d’avoir loupé les «Répondre à gauche » les hollandais historiques. Stéphane le Foll avait d’autre porcs, moutons et bétails à fouetter. Mais ce n’est que partie remise.

D’autres chapelles plus confidentielles ont pu aussi se rencontrer mais si c’est le cas je n’ai pas eu leur pub.

Masochisme disais-je. Mais surtout beaucoup de plaisir à rencontrer et à écouter des hommes et des femmes passionnants. Et de gauche !

Certes pas de la gauche conservatrice, gardienne intransigeante des acquis du passé, même s’ils ne sont plus adaptés à notre société, mais de la gauche moderne, celle du XXIème siècle, qui a des valeurs : celles de la République et de la laïcité et qui voit dans la réforme, le progrès, le mouvement et la régulation les moyens de créer les acquis de demain. Des acquis qui permettront au citoyen de s’émanciper personnellement, de trouver une place juste et protégée dans une société fraternelle. Et enfin de faire face à la mondialisation inévitable qui engendre autant de bien que de mal. Mais sans refuser le monde d’aujourd’hui.

Le monde du numérique, de l’économie partagée, des relations horizontales qui se heurtent aux vieux fonctionnements verticaux, un monde de personnes instruites qui ne veulent plus être des intermittents de la politique, des affaires publiques.

On peut lutter, refuser cette « uberisation » de la société parce qu’elle crée des dysfonctionnements et qu’elle met en danger certains acquis, certaines professions protégées, certains modes de fonctionnement, mais on peut aussi rechercher les moyens d’une cohabitation, d’une concurrence loyale, d’une complémentarité entre ces différents acteurs économiques. Cela passe par de la régulation.

En ce moment il est question du code du travail et de sa taille. Faux débat. La taille du code du travail n’est pas en cause lorsque l’on sait que la majeure partie de ce code est constitué des jurisprudences associées. La vraie question est : est ce qu’il est adapté au monde d’aujourd’hui ? Est-il vraiment protecteur ? Et pour qui ?

Avec ce code du travail embaumé, fossilisé par les « adorateurs de la vraie gauche », les jeunes commencent par quelques années de stages, puis par quelques années de CDD ou d’intérim, avant de décrocher un hypothétique CDI s’ils ne sont pas alors trop vieux pour le marché du travail. Sinon ils tomberont dans le chômage.

Notre société française, sans assurer une réelle protection aux salariés, rejette durement et durablement une frange de sa population les « Outsiders » au profit des « Insiders », populations protégées du public comme du privé. Les « Outsiders » sont selon le mot d’un des intervenants à une des ces réunions confiés aux bons soins de la « charité chrétienne »…ou religieuse.

La flexisécurité est une des solutions pour sortir de ce régime de caste. Elle implique une refonte totale de nos textes et règlements.

Tout cela est de gauche car la gauche c’est l’égalité réelle et la fraternité, c’est la protection pour tous et non pas pour un petit nombre. Pour cette gauche réformiste l’émancipation de l’individu comme personne et comme agent libre et responsable de son implication dans la société, prime sur les systèmes, les idéologies et la macroéconomie. L’économie est au service des humains et non l’inverse.

Cela fait la différence avec la droite qui gère et laisse faire et avec une gauche d’inspiration marxiste-léniniste qui privilégie le collectif à la personne.

En bref le réformisme est l’avatar moderne du socialisme de Jaurès.

Un seul regret à ce jour : dans le paysage de la gauche française d’aujourd’hui ce réformisme progressiste n’est pas unifié. Le tourisme réformiste c’est bien, mais l’unité c’est mieux pour affronter les débats qui animent la gauche française, pour gagner le combat culturel et ancrer dans la durée le travail exceptionnel réalisé par le Président et le gouvernement de gauche au pouvoir.

Alors Manuel, Stéphane, Pierre, Emmanuel, Gérard, François (plusieurs), Bruno, Michel, Emeric, Mathias et bien d’autres encore, un petit effort d’unité pour constituer ce pôle de la gauche réformiste du XXIème siècle. Par avance merci pour nous.

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