Laïcité et République : Réformistes solidaires.

Dans le cadre des Etats Généraux du Parti Socialiste, j'avais contribué sur la question de la laïcité et de la République. Texte repris dans la contribution des Réformistes Solidaires. En ces jours sombres, ce texte m'apparait comme encore plus d'actualité. HR

Question 8 Laïcité et République

Comment faire société dans une France tiraillée à la fois par l’individualisme, le consumérisme et le communautarisme.

Faire société est un concept audacieux. La société existe. Elle est la résultante de tous les individus et les groupes qui la composent. Il est donc avant tout important de la comprendre. D’en analyser les ressorts, d’en combattre les méfaits et de renforcer ses potentiels.

Prenons l’individualisme. Pourquoi le rejeter ? L’individualisme est l’achèvement d’une lutte contre les états autoritaire et contre les religions. Il est inscrit dans la culture des « droits de l’homme ».  Ce qui est à combattre ce sont les excès et les dérives de ces notions.

Et tout particulièrement le rejet de l’autre qui pourrait s’en suivre.

C’est donc la solidarité et le respect de l’autre parce qu’il est différent qui doivent être au centre de notre socle commun. Ce qui doit définir les règles de vivre ensemble, garanties par la loi républicaine. Ces règles doivent s’appliquer aux individus quel que soit leur origine,  leur appartenance à une groupe ou à une religion : et apprises à l’école au même titre que le français et les maths. Ces règles sont celles qui font le citoyen.

Comment renforcer le pacte républicain partout et pour tous.

Comment concevoir l’application des principes de la laïcité pour qu’elle ait une force intégratrice

Comment conjuguer aspiration à l’unité et expression de la diversité des territoires, des parcours, des structures familiales)

Le pacte républicain c’est les règles de vivre ensemble communes à tous les citoyens.

Je les déclinerais ainsi.

L’intime : qui est l’individu. Au niveau de l’intime l’être humain est libre de son corps, de ses pensées, de sa religion, de ses choix de vie. Nul ne peut lui imposer quelque chose à ce niveau et il ne peut l’imposer à quiconque, même à ses enfants ou plus généralement à sa famille.

Le Privé : chacun est libre de vivre sa vie en privé, de contracter auprès de sa famille, de ses amis, de sa communauté, de ses relations de travail, avec son entreprise les relations et l’organisation qu’il souhaite du moment qu’il respecte l’intime de chacune de ses relations privées. Il ne doit pas imposer son mode de vie à ceux qui ne souhaitent pas le vivre.

Le public. C’est la partie de la vie en société qui est régie par des lois. Le public ne peut porter atteinte à l’intime. Mais il peut réglementer ce qui relève de l’ordre du privé et ce qui est de l’ordre du public. (Dans la famille, dans le travail, etc.). Il peut organiser aussi les règles de vivre ensemble permettant le respect de l’intime et du privé de chaque personne et de chaque groupe.

La laïcité et le pacte républicain sont là.

Agir ensemble pour le vivre ensemble contre l’antisémitisme et l’islamophobie ?

Au-delà des solutions évoquées ci-dessus, il n’y a pas de solutions faciles pour favoriser le vivre ensemble. Seule la connaissance de l’autre par la culture, l’information, la rencontre pourront à terme solutionner ces fléaux. Il faut noter qu’au-delà des soubresauts du monde qui se transcrivent ainsi sur notre territoire, la crise qui entraine précarité, souffrance sociale, repli sur soi est en large partie responsable de ces montées de l’intolérance. Vaincre la crise c’est aussi vaincre les fractures identitaires, supprimer les ghettos diminuer la souffrance sociale qui oppose. C’est favoriser le vivre ensemble