Edito

Bonjour,

C’est très déçu par les résultats d’hier que je commence cet édito.

Déçu mais surtout très inquiet.

Inquiet d’abord par M. Sarkozy. Car de deux choses l’une : soit il applique son programme et la France va devenir un pays dur avec les pauvres, servile avec les riches, où la confrontation des catégories sociales et des groupes les uns avec les autres, va devenir le mode normal de fonctionnement, ou alors il n’appliquera pas son programme et la politique continuera après les calamiteuses années Chirac à décevoir les français, dans le registre : les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent… A ce jour je n’arrive pas à savoir ce qui m’inquiète le plus.

Je suis inquiet ensuite par les risques d’un conflagration généralisée à gauche. Les attitudes de DSK, de Fabius et autres Kouchner hier soir y sont pour beaucoup.

C’est vrai que nous avons perdu, et cela à la suite d’une campagne dans laquelle nous nous sommes impliqués comme jamais, c’est vrai que nous n’avons pas réussi à convaincre malgré nos débats participatifs, nos distributions de tracts sur les marchés et dans les boîtes aux lettres, nos banquets républicains et nos participations aux meetings. Malgré surtout nos débats lors de la campagne interne, qui ont permis pourtant de dégager autour de Ségolène une ligne politique de gauche, réformiste, moderne et ancrée dans le réel. Cette ligne est celle majoritaire au PS. Il ne faudrait pas qu’elle soit la victime de cette défaite, et que nous soyons désormais tentés par des démarches contradictoires : repli identitaire « à gauche toute » ou aventurisme centriste.

Pour cela il va falloir que nous ne cédions pas à notre principal défaut : le nombrilisme.

Et nous convaincre de ce paradoxe audacieux : Cette défaite est belle…

Moins belle bien sûr qu’une victoire, mais belle de tout ce que nous avons vécu et que nous n’oublierons pas, belle aussi parce qu’elle a permis à gauche le retour de choses que l’on croyait désormais impossible après le 22 avril : des militants nombreux, motivés et dévoués, des débats passionnants, de la solidarité entre les militants des diverses mouvances et des différents partis de gauche.

C’est toute cette énergie qui ne doit pas retomber, des échéances proches nous attendent, et d’abord les législatives. Comme dit François Hollande, c’est l’occasion du rééquilibrage : Il faut apporter le plus de voix à la gauche afin que les 47% d’électeurs de Ségolène Royal soient représentés, il faut peser sur ce président pour l’empêcher de faire une politique antisociale et croyez moi je ne pleurerai pas si nous l’obligeons à la cohabitation.

Il faut aussi se préparer aux municipales et aux cantonales. Il ne serait pas étonnant qu’elles aient lieu en novembre 2007. C’est une volonté constante de Nicolas Sarkozy depuis des mois.

Dans la foulée de son élection, il se donnerait ainsi tous les pouvoirs, conforté par son éventuel état de grâce et surtout la démobilisation, le découragement de notre camp.

Il faut déjouer ce plan  et préparer toutes ces échéances dès aujourd’hui. Il va falloir constituer rapidement des équipes pour les municipales et pour les cantonales. De mon côté vous pouvez compter sur moi pour prendre toute ma part dans ces échéances, pour gagner.

Comments

[Hélène R.]

Réaction rapide ... et j'espère efficace à moyen et long terme ... lucy aubrac a dit "la résistance se conjugue aussi au présent".
A méditer !

[vanessa]

merci pour ton blog. Il est bien fait et agréable. Les résultats sont intéressants quoique durs à vivre. Je reste toujours là pour continuer avec mes tous petits moyens la lutte. A bientôt. V.