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Le Blog de Henri REDIER
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29 septembre 2013

Humanisme et Participation : Après la deuxième rencontre publique du 23 septembre sur le projet de centre ville de Gex.

Après la deuxième rencontre publique du 23 septembre sur le projet de centre ville de Gex.

Quelques réflexions ou comment dépasser le syndrome de notre époque : le PADAMOJ (Pas Dans Mon Jardin).

 

Le climat de cette deuxième réunion publique a été plus apaisé que celui de la première du 24 octobre 2012.

Peut-être parce que le travail de pédagogie, d'explication de certains dont je crois faire partie, ont permis de séparer ce qui relève du fantasme, ce qui relève du petit calcul politique, ce qui relève de l'intérêt particulier et ce qui enfin relève de réelles et légitimes inquiétudes des habitants de Gex.

C'est certainement aussi parce que la municipalité a pris ses responsabilités en présentant directement le projet sans se cacher derrière un bureau d'études sans légitimité autre que d'avoir été choisi par le Conseil Municipal.

Car un projet de ce type n'est pas un projet technique, c'est une ambition, une vision politique au sens noble du terme pour notre ville.

Dans notre démocratie représentative c'est le choix d'une équipe au moment des élections qui donne la légitimité pour conduire et réaliser cette entreprise.

Cela ne signifie pas dans nos sociétés éduquées que l'élection vaut chèque en blanc pour les années suivantes, car il faut que la concertation, la participation vienne tempérer le pouvoir des élus.

Cependant un équilibre doit être trouvé entre ces deux expressions citoyennes.

Pour moi, la responsabilité et le pouvoir de faire doivent demeurer du côté de la démocratie représentative, responsabilité  sanctionnée par les élections suivantes.

Mais la démocratie participative doit être là pour contrôler le travail des élus, pour proposer et se saisir de thèmes ou de problématiques à  leur soumettre.

C'est dans l'équilibre entre ces deux manifestations de la démocratie que celle-ci pourra s'épanouir.

Car que dire d'élus autistes, sûr d'eux-mêmes, avançant sans tenir compte de ceux qui les ont élus, mais que dire aussi d'une démocratie directe, ou tout un chacun pourrait remettre en cause les décisions prises quelques minutes ou quelques jours auparavant.

Cela a existé pendant la Révolution Française où Robespierre en 1792-1793 dans le cadre de la première Commune de Paris, instaura ce système.

L'instance de débat et de décision de cette Commune se réunissait en permanence, ainsi la faction qui se réunissait en force l'après-midi, remettait en cause les décisions prises par la faction concurrente réunie le matin.

L'impuissance à agir condamnera rapidement l'expérience.

Tout cela peut sembler nous emmener loin de Gex et de son urbanisme : peut-être moins qu'il n'y paraît.

Car que penser d'une association qui dans la presse, considère comme nul et non avenu, le travail d'une municipalité dans ses diverses sensibilités, le travail d'un comité de pilotage pendant presque 4 ans mené avec le soutien technique d'un cabinet d'urbanisme choisi par le Conseil Municipal et cela pour exiger de reprendre à zéro la procédure, le cheminement de l'étude du centre ville ?

Accepter cette démarche nous conduirait à l'impuissance et à l'abandon sine die du projet. Ce qui est le but ultime recherché.

Je suis intervenu lors de la réunion du 23 septembre pour rappeler que la liste Humanisme et Participation (Humanisme parce que l'humain doit être au centre de l'action politique, Participation parce que nous souhaitons l'équilibre des manifestations de la démocratie tel que je l'ai énoncé plus haut dans ce texte), a fait du centre ville et de l'urbanisme à Gex et au delà l'un des enjeux de l'élection municipale de 2008.

Même si le score de la liste a été décevant, nos idées ont diffusé dans la réflexion des Gexois.

Nous étions opposés au projet de centre ville qui existait alors (un immeuble sur le parking du Jura avec des parkings souterrains).

Nous souhaitions promouvoir l'idée d'une réflexion globale sur le centre ville de Gex. Je ne reviendrai pas en détail sur tout cela car on le trouve dans d'autre textes de ce blog.

Nous avons été entendu par la majorité du Conseil Municipal et un comité de pilotage dans ce but a été créé.

De ce travail est né un projet de centre ville qui dès lors que l'on admet la nécessité d'agir, n'a rien de révolutionnaire, mais est simplement le fruit du bon sens.

 

On peut le résumer en 6 points

1) Dévoiement de la RD 1005

Mixité du projet :

2) Production de logements (sociaux, intermédiaires et privés)

3) Espace public libéré de la voiture

4) Activité culturelle (Médiathèque, Auditorium et Cinémas)

5) Activité commerciale de proximité et développement de parking

6) Respect de l'environnement (protection de la plus grande partie du parc des Cèdres)

 

Le but de tout cela n'est pas d'agir pour le plaisir d'agir, mais plutôt dans celui de créer du lien entre les Gexois.

En effet  la rapidité de l'expansion démographique de la cité au cours des 2 dernières décennies et donc du développement urbain induit, a distendu le lien entre les quartiers de Gex, éclatés sur une large partie de la commune, tiraillés entre les zones commerciales de l'Aiglette et des Vertes Campagnes.

C'est pour remédier à cela que le centre ville de Gex, doit devenir un lieu de rencontre et d'échange entre les habitants de la commune.

Le centre ville dans ses espaces publics n'est pas la propriété de ses habitants, mais bien de tous les Gexois.

La pression démographique encore à venir rend encore plus nécessaire la création d'un tel lieu.

C'est pour ces raisons et dans cette configuration que je le défend.

Sans l'équilibre entre les 6 points mentionnés ci-dessus le projet sera dénaturé et non viable.

La démocratie participative a fonctionné.

Le premier projet a été profondément amendé pour tenir compte des réflexions des uns et des autres. Le projet présenté (à consulter sur le site de la Mairie de Gex) s'inscrit encore mieux dans l'équilibre des 6 points.

Il reste cependant du travail. Car il va falloir concrétiser ces intentions.

Le projet urbain affiné, le projet architectural et celui environnemental sont encore à venir.

C'est encore du travail pour la ville de Gex et encore de la concertation avec ses habitants.

Contrairement à certains je pense qu'il est utile que des associations se créent pour participer à la concertation sur les grands projets et les grands thèmes d'une commune ou plus largement d'un territoire.

Il faut cependant qu'elles échappent à certaines dérives.

La première est de n'être qu'un rassemblement en vue de défendre les intérêts particuliers de certains. Ceux que j'appelle les Padamoj, les "pas dans mon jardin"

La seconde est de se cantonner dans un rejet stérile de tout changement.

La  troisième est de ne pas entrer dans la confusion entre un association qui recherche la concertation et qui se veut une force de proposition  et ce qui deviendrait le faux nez d'un affrontement politicien.

La dernière que je ressens autour des "défis" est le risque d'avoir une analyse bien trop morcelée, trop collée au seul projet contesté (le centre ville, les Contamines, le secteur du Mont Blanc) au détriment d'une réflexion globale sur l'Urbanisme et la vision globale sur Gex, laissant de côté par exemple des projets en cours qui se réalisent dans l'indifférence générale.

La protection de l'environnement, la lutte contre le réchauffement climatique imposent que les villes se développent sans empiéter sur leur périphérie naturelle, en se densifiant pour mutualiser les services et les transports en commun.

Le Pays de Gex et Gex en particulier, se sont pendant trop longtemps développés sans direction, sans réelle réflexion sur leur devenir.

On ne peut que se réjouir que cela soit en passe de se terminer, avec l'encadrement des lois SRU et ALLUR mais aussi avec la venue du PLU intercommunal.

 

Je le dis clairement aux associations "Défis" : ne vous épuisez pas dans des combats d'arrière garde sur la densification de Gex. C'est un combat perdu d'avance (et cela quelque soit la liste qui arrivera aux commandes en mars 2014), mais concentrez vous, concentrons nous sur ce qui doit faire de Gex une ville où il fera bon vivre ensemble :

par exemple une organisation harmonieuse du bâti autour des voies de communications à hiérarchiser, une réflexion sur l'architecture que nous voulons,  des réseaux d'eaux et d'énergie adaptés, des cheminement doux, des espaces publics vivants, des services aux habitants suffisants.

Concentrons nous sur l'Humain, et faisons en sorte que les nouveaux arrivants soient bien accueillis et trouvent leur place à côté des Gexois anciens ou récents.

 

 

 

 

 

 

 

 

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